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Techniques de l’Estampe
Les lignes suivantes publiées en 2007, sur mon site personnel intitulé estampe au carré, tentent de repenser la notion d’estampe à l’aune de ses usages linguistiques les plus récents (estampe numérique, estampe photographique) et présentent une nouvelle catégorisation de ses techniques.
« Les techniques de l’estampe peuvent être décrites au moyen de trois ensembles :
Ensemble 1. Il existe d’une part les estampes créées par la compression ou par « l’emboutissage » d’une encre sur un substrat (papier, carton, zinc...) au moyen d’un élément physique, imprimant (plan ou courbe, plein ou ajouré) aidé d’un outil (une main, une cuillère), d’une presse ou d’une racle [1] dont la fonction principale est de soutenir ou de renforcer une pression.
Dans cet ensemble figurent la Gravure en creux (Gravure en taille douce), la Gravure en relief (Gravure en taille d’épargne, Gravure en taille blanche), les procédés à plat (Lithographie, Sérigraphie...) ainsi que des moyens comme l’Héliogravure et l’Offset. Le point commun de cet ensemble, quelle que soit la technique que l’on y ajoute, est un contact et une compression réalisés à un instant de l’impression entre un substrat (un papier,...), une encre et un élément imprimant ou imageant (matrice) délimitant une surface propre à l’image. Ce dernier critère est important. En effet, en quelque cas, cet élément imprimant, imageant, quoique vierge de toute "gravure", peut porter ou soutenir, dans son format, un trait, une encre ou une peinture en vue d’une impression (ex. : monotype et lithographie).
Ensemble 2. Des estampes, d’autre part, peuvent être créées suivant une matrice préhensible (la page d’un livre) ou impréhensible (un fichier électronique), par la projection d’une encre, sans contact entre la ou les « têtes d’impression » et un substrat (papier, carton, plastique,...).
Dans cet ensemble figurent les Impressions par procédés électrostatiques (Copie laser couleur, impression laser couleur, photocopie couleur), les impressions par procédés à jet d’encre, les Impressions par procédés thermiques (Sublimation),... Le point commun à cet ensemble de techniques est une absence de contact entre une ou des têtes d’impression et un substrat au moment déterminant de l’impression. La projection d’une encre est dirigée par une matrice numérique.
Ensemble 3. Des estampes, enfin, peuvent être créées en l’absence d’encre et en l’absence de pression ou de compression (qui n’est pas une absence de contact lors du processus « imageant ») par la réaction chimique de molécules contenues dans un substrat (papiers photosensibles, papiers thermosensibles...) suivant une matrice préhensible* (un négatif, une plaque de métal).
Dans cet ensemble figurent les daguéréotypes, les photographies, les photogrammes, les fax, etc.
Remarque : Une photographie se définie par une saisie du réel au moyen d’un procédé de captation de la lumière. Une photographie observée dans un livre est d’abord une impression.
[1] La racle étalant l’encre en sérigraphie par exemple permet d’exercer une pression